Zones à Faibles Émissions : la fin d’un système injuste ?
Le 26 mars, les députés ont voté en commission pour supprimer les ZFE. Mais que sont vraiment les Zones à Faibles Émissions ? Qui est concerné ? Pourquoi certains parlent d’injustice sociale, de pollution importée ou de « précaires de la mobilité » ? Dans cette vidéo, on vous explique tout, sans filtre.
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Les liens se retrouvent sur cet article car Youtube n’apprécie pas vraiment lorsqu’il y a trop de liens dans une description. Voili
Liens de quelques sources
Les ZFE françaises
https://mieuxrespirerenville.gouv.fr/fiches-thematique/se-deplacer/zfe-francaises
Les Zones à faibles émissions sont-elles inéquitables ?
https://www.connaissancedesenergies.org/pollution-zfe-inegalites
ZFE : pourquoi le revirement des députés pourrait enterrer le dispositif
https://www.leparisien.fr/environnement/zfe-pourquoi-le-revirement-des-deputes-pourrait-enterrer-le-dispositif-27-03-2025-KBS6KSDXP5GOLHSHP2C5NS465U.php
ZFE : c’est (vraiment) fini ?
https://www.autoplus.fr/actualite/zfe-cest-vraiment-fini-1373564.html
11 zones à faibles émissions supprimées en Allemagne
https://www.cec-zev.eu/presse/communiques-de-presse/11-zones-a-faibles-emissions-supprimees-en-allemagne/
ZFE : un tiers des véhicules rejetés de la métropole d’Aix-Marseille-Provence
https://auto.zepros.fr/actus-filiere/zfe-tiers-vehicules-rejetes-metropole-aix-marseille-provence
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Introduction : un débat bruyant et flou
Derriere cet acronyme aux allures technocratiques, les « Zones à Faibles Émissions » (ZFE) suscitent aujourd’hui plus de polémiques que d’adhésion. Avec le vote du 26 mars dernier à l’Assemblée nationale en faveur de leur suppression dans le cadre de la loi de simplification économique, une question hante les automobilistes et élus locaux : assiste-t-on à la fin des ZFE ? Rien n’est moins sûr. Entre réglementation européenne, inégalités territoriales, pollution importée et réalités sociales, retour sur un dispositif devenu l’emblème d’une transition écologique mal expliquée.
ZFE : un dispositif mal compris
Contrairement à ce que l’on entend souvent, une ZFE n’est pas une simple « ville à faibles émissions ». C’est une zone, généralement à l’échelle d’une agglomération, qui peut inclure de nombreuses communes, urbaines comme rurales. Exemple frappant : la ZFE de l’agglomération Aix-Marseille. Même si son application actuelle est limitée au centre-ville de Marseille, son extension est prévue sur tout le département. Ainsi, des habitants de villages qui ne mettent jamais les pieds à Marseille pourraient devoir changer de véhicule. Une décision perçue comme injuste et difficile à justifier.
Ajoutons à cela un manque flagrant de coordination : Montpellier ralentit, Aix-Marseille piétine… les ZFE sèment la confusion.
Des règles aussi floues que changeantes
Chaque ZFE fonctionne différemment, avec des règles locales, des calendriers distincts, et une multitude d’exemptions : pass 52 jours pour les touristes, dérogations pour les petits rouleurs, véhicules de collection… Les critères varient tellement qu’il devient presque impossible pour les citoyens de s’y retrouver.
Ajoutez-y la météo : en période de forte chaleur et sans vent, la pollution stagne. Même avec peu de trafic, les seuils peuvent être dépassés. Et en cas d’urgence pollution, c’est au préfet de décider, parfois sans concertation locale.
Quels bénéfices réels ?
Certes, à Paris et Lyon, les concentrations de dioxyde d’azote ont baissé d’un tiers. Mais est-ce uniquement grâce aux ZFE ? Télétravail, restrictions diverses, changements de comportement… Difficile d’identifier la cause unique. L’exemple de l’Allemagne montre qu’une amélioration durable de la qualité de l’air peut même permettre de supprimer certaines ZFE. Alors, éphémères ou structurelles ?
Les effets pervers : les « précaires de la mobilité »
Les critiques se multiplient. Certains parlent d’injustice sociale. Alexandre Jardin dénonce l’abandon des « gueux » : ces Français contraints par le passé à acheter un diesel ou à habiter loin des centres-villes, aujourd’hui exclus. Aides insuffisantes, transports en commun défaillants, marché de l’occasion effondré : difficile de faire le grand saut.
BNP Paribas Mobility a même créé un Indice de Précarité Automobile. Pour la métropole Aix-Marseille, plus de 317 000 personnes seraient concernées… uniquement pour le centre-ville ! Imaginez pour le département entier.
Et dans le Vaucluse ? Avignon, coincée entre l’A7 et l’A9, reçoit une pollution qu’elle ne produit pas. Et pourtant, ce sont ses habitants qui devront s’adapter. Absurde ? Beaucoup le pensent.
L’Europe au-dessus, le moratoire en rêve ?
Le vote du 26 mars n’est qu’une étape. La France reste soumise aux obligations européennes. Elle a déjà été condamnée pour non-respect de ses engagements en matière de pollution. Une suppression totale est donc illusoire. Au mieux, un moratoire viendra donner du répit, en attendant une solution plus concertée.
Et si on donnait la parole aux citoyens ? Un référendum à la suisse pourrait permettre d’éviter des lois déconnectées, inapplicables, et impopulaires. Utopie ? Peut-être. Mais n’est-ce pas justement le rôle de la démocratie ?
Conclusion : repenser la transition, pas l’imposer
Les ZFE sont un symbole. Celui d’une transition écologique précipitée, mal expliquée, et souvent injuste. Leur application soulève des questions fondamentales : sur notre modèle de mobilité, sur l’équité territoriale, sur l’efficacité des politiques publiques.
Le 8 avril, les députés voteront. Peut-être un report. Certainement pas une résolution définitive. Car les ZFE, qu’on le veuille ou non, sont là pour rester. Reste à les adapter. Ou à les repenser. Mais surtout, à en parler. Vraiment.
Merci d’avoir lu jusqu’au bout. Si vous souhaitez poursuivre le débat ou partager votre expérience, les commentaires sont ouverts. À bientôt pour de nouveaux éclairages sur les mobilités de demain !
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